<182>La perte de cet aimable prince est pour ainsi dire irréparable, si ce n'est, avec permission de V. M., qu'elle veuille redoubler ses soins pour le Prince de Prusse, auquel généralement l'on attribue le caractère d'honnête homme avec tous les sentiments qui y répondent. Vous le devez, Sire, à votre propre gloire, au sang et à l'État, de plus, à la reconnaissance et à l'obligation que ce prince vous en aura.
Je vous rends grâces, Sire, de l'exemplaire dont il vous a plu de m'honorer, et que j'estime un ouvrage parfait. Je suis, etc.
90. AU BARON DE L. M. FOUQUÉ.
Le 26 avril 1768.
Mon cher ami, j'apprends du général Kleist que vous êtes indisposé, et je vous envoie mon médecin pour s'informer de votre santé. Je fais mille vœux pour vous; c'est à quoi je borne mes facultés. Si j'étais médecin, je voudrais vous guérir, et si j'étais Dieu, je vous rendrais immortel, car les honnêtes gens devraient l'être; mais ma puissance ne va qu'à faire des vœux pour vous.
S'il y a ici quelque chose à votre service, vous n'avez qu'à dire un mot; tout ce qui dépend de moi se fera.
Je souhaite d'apprendre de vous de bonnes et d'agréables nouvelles. En attendant, je vous embrasse tendrement. Adieu.