91. DU BARON DE L. M. FOUQUÉ.
Brandebourg, 27 avril 1768.
Sire,
Sans être ni Dieu, ni médecin, vos bontés et vos grâces ne laissent pas que d'opérer de bons effets, surtout la joie que je ressens de vous savoir en parfaite santé, dont je vous souhaite la continuation pendant une longue suite d'années.
Quant à moi, je vais mon chemin, et je m'apprête peu à peu pour le grand voyage. Le quinquina vient de me guérir de la fièvre; il ne me reste plus, pour achever la cure, que de pouvoir entendre, parler et marcher.
Je me rappelle que, ayant engagé défunt le duc de Barby, il y a trente ans passés, à se servir des bains de Lauchstädt près de Halle, il y alla avec deux béquilles, et en revint sain et sauf au bout de quatre semaines, marchant comme à l'ordinaire. Je serais fort tenté d'en faire l'expérience, si V. M. m'en accorde la permission, ce qui toutefois ne se fera qu'après le passage de V. M. par Brandebourg. Je suis, etc.
92. AU BARON DE L. M. FOUQUÉ.
Le 28 avril 1768.
Je suis bien aise de voir par votre lettre que votre santé se rétablit, et que vous êtes intentionné de vous servir des eaux de Lauchstädt. Il dépendra absolument de vous d'y aller quand vous voudrez, pourvu que cela ne soit pas justement dans le temps des revues prochaines,