A M. DE DOMASCHNEW.
Potsdam, 17 novembre 1776.
Monsieur de Domaschnew, je reçois avec bien de la reconnaissance les offres de l'Académie de Pétersbourg. Je ne suis que ce que les Italiens appellent dilettante, et par conséquent peu propre à me trouver dans la compagnie de quelques-uns des plus savants hommes de l'Europe, dont la profondeur des connaissances m'est connue. Cependant ce qui peut justifier le choix de l'Académie de Pétersbourg, c'est la part sincère que je prends à tout ce qui peut augmenter la prospérité et la splendeur de l'empire de Russie, de son auguste souveraine et de son illustre famille; et, comme certainement les sciences éclairent en répandant leurs connaissances et leurs découvertes, qu'elles adoucissent les mœurs, servent de consolation à ceux qui les cultivent, et étendent la gloire des États qui les protégent aussi loin que les armes des guerriers, je m'intéresserai toujours vivement pour cette Académie, qui publiera et transmettra à la postérité les talents insignes du grand génie qui est à sa tête. Sur ce, je prie Dieu, etc.