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15. AU MÊME.

(Breslau) 7 février (1758).

Je vous suis, mon cher mylord, très-obligé de votre souvenir; nous avons ici tant de gens qui pensent à la Suisse, que je vous prie de me débarrasser des Suisses qui se sont offerts chez vous. Je cours, mon cher mylord, les grandes aventures; les rois, les empereurs et les gazetiers se sont déchaînés contre moi. Mais j'espère de battre ou de faire battre les uns et les autres. Voilà, mon cher mylord, ma ferme intention, et j'attends philosophiquement l'événement, persuadé que l'inquiétude ne sert de rien, et qu'il n'arrivera que ce qu'il plaira au destin ou au hasard. Adieu, mon cher mylord; je vous souhaite beaucoup de repos pendant les troubles d'Allemagne, et que vous n'oubliiez pas votre ami pendant qu'il court les grandes aventures.

16. AU MÊME.

Grüssau, 20 mars 1758.

Nous sommes condamnés à guerroyer encore cette année, mon cher mylord, et, grâce au ciel et au prince Ferdinand, les Français passeront bientôt le Rhin avec leur garantie de la paix de Westphalie, qui, par parenthèse, est devenue la meilleure de leurs fermes générales. Je suis ici dans les montagnes à couvrir le siége de Schweidnitz, qui va commencer dans peu de jours. Je ne sais quelle sera la fin de cette campagne, mais il est très-sûr que nous y ferons de notre mieux pour qu'elle soit bonne.

Vous m'envoyez une lettre de M. Le Commun, auquel je souhaite