<301> le sens commun; il a une machine infernale, dit-il, que quelqu'un a inventée pour détruire le genre humain. Qu'il la porte à Lucifer, s'il le veut; je lui payerais davantage le secret de bien guérir la c..... p.... ou les fièvres malignes. Je vous embrasse, mon cher mylord. Si tout le monde regardait les choses avec des yeux aussi philosophiques que nous deux, la paix serait rétablie il y a longtemps; mais nous avons affaire à des gens maudits de Dieu, puisqu'ils sont dévorés d'ambition; c'est pourquoi je les donne à tous les diables. Ne doutez, mon cher mylord, de l'amitié et de la considération que je ne cesserai d'avoir pour vous qu'en perdant le sentiment et la vie.

17. AU MÊME.

Königingrätz, 20 juillet (1758).

Mon cher mylord, je n'ai pas douté de la part que vous prendriez à la mort de mon pauvre frère.a C'est un grand sujet d'affliction pour moi; mais je n'ai pas seulement le temps de le pleurer. Voici, mon cher mylord, de nouveaux ennemis auxquels il faut résister. C'est un métier de chien que je fais. Si la moindre mesure me manque, je suis perdu. Veuille le ciel mettre une fin heureuse à cette dure carrière! D'Alembert en parle à son aise; mais nous qui sommes jugés non sur nos mesures, mais sur les événements, le moindre revers nous rend et malheureux, et ridicules encore. Adieu, mon cher mylord; vivez en paix à Colombier, et faites dire des messes pour l'âme de votre ami qui est en purgatoire. Je vous embrasse de tout mon cœur.


a Auguste-Guillaume, Prince de Prusse, mort à Oranienbourg le 12 juin 1758.