20. AU MÊME.
Doberschütz, 19 octobre 1758.
aC'est avec bien des regrets, mylord Maréchal d'Écosse, que je vous annonce la mort de mon brave maréchal Keith;b et, comme si tous les malheurs devaient se réunir pour m'accabler, la princesse de Baireuth, cette sœur la plus chérie, et qui mérita le plus de l'être, vient aussi de m'être enlevée.c Dieu vous conserve et vous ait en sa sainte garde!
dQuelle triste nouvelle et pour vous, et pour moi!
21. AU MÊME.
Dresde, 23 novembre 1758.
Il ne nous reste, mon cher mylord, que de mêler et confondre nos larmes sur nos pertes. Si ma tête contenait un réservoir de pleurs, il ne pourrait suffire à ma douleur. Notre campagne est finie, et il n'en est rien résulté de part et d'autre que la perte de bien des
a De la main de M. de Catt, à qui Frédéric avait adressé, le 15 octobre 1758, le billet suivant, que nous tirons des Mémoires (manuscrits) de ce lecteur du Roi : « Écrivez une lettre bien touchante au pauvre mylord Marischal sur la mort de son frère. Je perds là une bonne tête. Que dira mylord Marischal? J'entre d'avance dans ses inquiétudes. »
b Le feld-maréchal Keith, tué d'un coup de feu à la bataille de Hochkirch, le 14 octobre, était né le 11 juin 1696, au château d'Inverugie, près de Peterhead, en Écosse. Voyez t. II, p. 25; t. IV, p. 6, 240-242; t. X, p. 226; et t. XII, p. 108-116.
c Le 14 octobre. Voyez t. IV, p. 252 et 253.
d De la main du Roi.