<325>culté qu'il y a d'y parvenir, et, s'il connaissait les politiques avec lesquels j'ai affaire, il les trouverait bien autrement intraitables que les philosophes avec lesquels il s'est brouillé.
Nous allons entrer dans les quartiers d'hiver; la campagne est heureusement écoulée.
Vous me demandez mon portrait; je ne sais, mon cher mylord, s'il en existe. Je vous envoie une figure plus aimable que la mienne, et qui vous fera plus de plaisir; il est bien juste que je donne une tabatière à celui qui m'a tant fourni de tabac. Vos Anglais me donnent bien de la tablature, et votre cher compatriote Butea est un singulier seigneur. Adieu, mon cher mylord; comptez toujours sur mon amitié, car mon cœur est tout à vous.
43. AU MÊME.
Leipzig, 28 janvier 1763.
Votre lettre, mon cher mylord, m'a trouvé au milieu des agitations les plus vives. Nous sommes sur le point de faire la paix; la négociation se pousse avec vigueur; je ne veux être ni dupe, ni fripon, et faire la meilleure paix que comportent les conjonctures où je me trouve. Voilà bien des soins et des embarras; toutefois je les préfère à ceux qu'exige l'ouverture d'une nouvelle campagne, trop heureux, après sept actes, de trouver la fin d'une mauvaise pièce dont j'ai été acteur malgré moi. Voilà un dénoûment auquel on ne se serait pas attendu il y a un an. Je ne sais s'il sera du goût de votre compatriote, qui, me semble, se prépare à lui un dénoûment plus funeste par la façon despotique dont il exerce sa puissance sur une nation
a Voyez t. V, p. 173 et suivantes.