<41>sophe doit chercher un asile; cette idée est celle de tous les gens qui pensent.
Je dînai dernièrement chez M. de La Tour avec un homme que je vis pénétré de tous les sentiments que l'on doit à V. M.; c'est M. de Frey-Chapelle, ancien vice-grand écuyer du roi d'Angleterre, à Hanovre. Je crois qu'il mettrait son bonheur à appartenir à V. M., s'il pouvait être employé utilement à son service. Il me paraît homme sensé et de mérite, versé dans la connaissance des chevaux et la direction des haras. Des gens de ses amis m'ont dit qu'on lui avait offert bien des places dans quelques cours; mais il n'en voudrait aucune qui pût satisfaire l'espèce de ressentiment qu'on a pour lui à celle de Hanovre. Il est catholique romain, mais il me paraît homme sans préjugés, et avoir un fonds de zèle et d'admiration infini pour V. M. Elle a été la source de ma liaison avec M. de La Tour, qui fait, Sire, la profession la plus ouverte de vous être dévoué.
J'attendrai ici avec obéissance, résignation et impatience les ordres qu'il plaira à V. M. de me donner sur tout ce qui était l'objet de cette longue lettre, pour laquelle j'ose demander à V. M. sa patience et son indulgence. Je suis, etc.
14. A M. DARGET.
Septembre 1752.
Vous voyez, mon bon Darget, qu'il n'y a qu'heur et malheur dans ce monde. Vous gémissez de l'affliction de votre v....., Maupertuis se plaint toujours de sa poitrine, et Voltaire de son scorbut, tandis que votre écuyer hanovrien se porte bien, et veut travailler à la pro-