<7> sujet tout le parti dont il était susceptible, et cet ouvrage, si difficile à faire pour avoir été fait si souvent, a pris dans vos mains tous les agréments que les grâces de votre style et de votre esprit pouvaient lui prêter.
L'Académie de Berlin doit être sensible à la remarque que vous faites sur le silence du directeur qui vous a répondu; c'est une suite de votre zèle et de votre bonne volonté pour une compagnie qui s'est plu à couronner la première vos talents. Mais je crois qu'elle ne partage pas l'espèce de dépit que vous montrez si obligeamment pour elle. Elle doit, se renfermant dans ses principes et mes intentions, être aussi indifférente sur les louanges qu'attentive à les mériter.
Sur ce, je prie Dieu qu'il vous ait, monsieur, en sa sainte et digne garde.
4. AU MÊME.
Potsdam, 4 avril 1750.
Monsieur, j'ai reçu votre lettre avec grand plaisir. Votre ode, pour être arrivée tard, ne m'en a pas paru moins bonne, et j'accepte bien volontiers l'augure que des vœux aussi heureusement exprimés semblent m'annoncer pour cette année. Cet ouvrage est peut-être un des plus parfaits qui aient été faits en ce genre. Je n'y vois de défaut que d'y être trop loué; mais, si je blâme le peu de ressemblance du portrait, je ne puis m'empêcher d'admirer la beauté du tableau, et, pour ne rien dérober aux applaudissements qui vous sont dus, ce beau morceau, puisque vous le souhaitez, sera lu dans l'Académie.a
a Voyez les Souvenirs d'un citoyen (par Formey), t. II, p. 250-252.