39. A M. DARGET.
Potsdam, 5 décembre 1755.
Je ne doute pas que les miniatures dont vous me parlez ne soient très-belles; elles sont, je l'avoue, d'après les dessins d'un grand maître. Mais je n'aime pas ce genre-là, et vous savez que je ne l'ai jamais aimé. Quant aux entrepreneurs de la manufacture de savon, ils sont absolument inutiles dans mes États; on y fait du savon dans toutes les villes, il y est à très-bon marché, et vous devez vous rappeler qu'on blanchissait très-bien votre linge. Je ne vous en sais pas moins bon gré du zèle que vous ne cessez de me témoigner, et soyez assuré que je serai toujours charmé, lorsque les circonstances me le permettront, de vous donner des marques de ma bienveillance.
40. DE M. DARGET.
Paris, 6 février 1756.
Sire,
Il paraît ici, mais fort mystérieusement encore, deux ouvrages qui sont également recherchés. L'un est un poëme intitulé Le Plaisir, que l'on donne à M. le duc de Nivernois, que je n'ai pas lu, et qui répond, dit-on, à la délicatesse de son goût et de son esprit, que V. M., si bon juge dans cette partie, est à présent à même d'apprécier. L'autre ouvrage est de M. de Voltaire; c'est un poëme en quatre chants, sur la Religion naturelle,a et qui ne laisse rien à désirer, ni
a Cet ouvrage a été intitulé plus tard : Poëme sur la Loi naturelle.