<76>monie avec laquelle j'ai vécu jusqu'ici avec la France, et vous pouvez faire en toute sûreté des vœux pour ma prospérité sans trahir les intérêts de votre patrie. Je vous remercie, au reste, de l'attachement que vous ne cessez de me témoigner. Pissez à votre aise, mon pauvre Darget, et ne craignez rien pour l'Europe.
42. DE M. DARGET.
Le 2 mars 1756.
Sire,
Si jamais j'ai reçu une marque de la bonté infinie de Votre Majesté, c'est assurément dans la manière dont elle daigne me pardonner les deux lettres qu'elle a reçues de moi le même jour, et contenant les mêmes détails de littérature. Je ne puis justifier cette apparence d'étourderie, si éloignée de mon respect pour V. M., qu'en lui disant la vérité avec cette franchise qu'elle aime, et que je lui ai vouée.
Mes alarmes, Sire, sur la convention de Londres étaient puisées dans des sources plus pures et plus importantes que les propos du peuple, et, comme j'envoie cette lettre à Berlin d'une manière sûre, j'oserai dire à V. M. qu'il n'y a point d'efforts que les ennemis communs de la France et de V. M. n'aient faits dans cette occasion pour séparer absolument des intérêts qui sont si bien faits pour être réunis, et qu'il n'y a point aussi de moyen de séduction que l'on n'ait cherché à employer pour déterminer les esprits.
Ce n'était point dans le fond de l'objet, Sire, que ces mêmes ennemis puisaient leurs dangereux arguments. On convient assez universellement que V. M. a fait ce que ses intérêts exigeaient sans doute