<236> n'est point notre colère qui nous vaut un Apollon,a c'est vous qui nous le valez. La Mérope du chevalier Maffei est en chemin; elle doit arriver en peu.b
Le paquet dont on vous a donné avis, et que le substitut de M. Tronchin ne vous a point envoyé, contient quelques bagatelles pour la marquise. C'est un meuble pour son boudoir. Je vous prie de l'assurer de l'estime que m'inspirent tous ceux qui savent vous aimer. Césarion me paraît un peu touché de la marquise; il me dit : « Quand elle parlait, j'étais amoureux de son esprit; et quand elle ne parlait pas, je l'étais de son corps. »
Heureux sont les yeux qui l'ont vue, et les oreilles qui l'ont entendue! Mais plus heureux ceux qui connaissent Voltaire, et qui le possèdent tous les jours!
Vous ne sauriez croire à quel point je m'impatiente de vous voir. Je me lasse horriblement de ne vous connaître que par les yeux de la foi. Je voudrais bien que ceux de la chair eussent aussi leur tour. Si jamais on vous enlève, soyez sûr que ce sera moi qui ferai le rôle de Paris. Je suis à jamais, monsieur, etc.c
a Allusion à la colère d'Achille.
b Cet alinéa, omis dans l'édition de Kehl, se trouve dans les Œuvres posthumes, t. VIII. p. 375 et 376.
c Si jamais on vous enlève, comptez que ce sera moi qui ferai le rôle de Paris. Soyez persuadé de tous les sentiments avec lesquels je suis votre très-fidèle ami. (Variante des Œuvres posthumes, t. VIII, p. 376.)