<408>Je ne sais si V. A. R. aura reçu certaine écritoire envoyée à Wésel par la poste, cachetée aux armes de la princesse de La Tour, et adressée à M. le général Borcke, ou au commandant de Wésel, pour faire tenir en diligence. V. A. R. m'a envoyé de quoi boire, et moi, je prends la liberté d'envoyer de quoi écrire.
Donner un cornet pour du vin
N'est pas grande reconnaissance;
Mais ce cornet fera, je pense,
Eclore quelque œuvre divin
Qui vaudra tous les vins de France.
Je me flatte que V. A. R. me pardonne ces excessives libertés. J'attends ses derniers ordres sur la réfutation du docteur des ministres; il y a très-peu de chose à réformer, et je crois toujours qu'il est avantageux pour le genre humain que cet antidote soit public.
Je fais transcrire mon petit exposé de la métaphysique de Newton et de Leibniz. Le paquet sera gros; puis-je l'adresser à Wésel? J'attends vos ordres, auxquels je me conformerai toute ma vie, car vous savez que Minerve, Apollon et la Vertu m'ont fait votre sujet. Madame du Châtelet aura l'honneur d'envoyer à V. A. R. quelque chose qui la dédommagera de l'ennui que je pourrai lui causer. Je suis, etc.
117. A VOLTAIRE.
Berlin, 15 avril 1740.
Mon cher Voltaire, votre Dévote est venue le plus à propos du monde. Elle est charmante, les caractères bien soutenus, l'intrique bien conduite, le dénoûment naturel. Nous l'avons lue, Césarion et