<XI> qu'il manque quelquefois des lettres, soit de l'un, soit de l'autre des deux illustres écrivains; par exemple, entre la lettre du Roi, du 24 février, et celle du 3 avril 1760, on devrait trouver la réponse de Voltaire à la lettre du 24 février; mais elle n'y est pas.
Les lacunes qui se trouvent du 7 avril 1744 au 22 septembre 1746, du 24 avril 1747 au 29 novembre 1748, dans les années 1753 et 1754, du 29 octobre 1755 au mois d'octobre 1757, du mois de novembre 1761 au 1er janvier 1765, et de décembre 1767 à novembre 1769, s'expliquent aisément par les brouilleries qui survinrent de temps en temps entre ces deux hommes célèbres. Ils se heurtaient souvent, et ne pouvaient cependant résister au penchant qui les attirait toujours de nouveau l'un vers l'autre. Aussi n'est-ce pas sans raison que Voltaire, dans sa lettre à Frédéric, du 27 mars 1759, répète les paroles de Martial : « Je n'ai pu vivre sans vous, ni avec vous. » Cependant, lorsque l'âge eut tempéré la vivacité de leur caractère, l'harmonie se rétablit entre eux, et ne fut plus troublée, comme on peut le voir par le ton amical qui règne dans les lettres des dernières années.
Berlin, 6 février 1852.
J.-D.-E. Preuss,
Historiographe de Brandebourg.