Frédéric à Voltaire, Remusberg, 22 novembre (1er décembre) 1738
Éditions après Preuss
Fritz Arnheim (Urteile eines zeitgenössischen schwedischen Politikers über Friedrich den Großen. Mitteilungen aus den Tagebüchern des Grafen Karl Gustav Tessin. In: Forschungen zur brandenburgischen und preußischen Geschichte 6 (1893) S. 242-250) zitiert einen Tagebucheintrag Tessins vom 22. Mai 1762, in dem dieser auf die den Brief eröffnenden Verse Bezug nimmt und ein sich angeblich auf dem gleichen Blatt befindendliches weiteres Gedicht (Sur l'arrivée de Myl. Baltimore et Mr. d'Algarotti, le 24 septembre 1739 à Rheinsberg zitiert:
"22. Mai 1762: "Un roi plein de genie, plein d'esprit, plein de ressources, plein de savoir, plein de courage, né pour les talents, pour la société, pour l'admiration et - s'il voulait - pour le bonheur du monde, peut-il employer les moments précieux de son loisir à composer des vers injurieux à ce Dieu par lequel il régna et auquel il est subordonné? Je ne le croirais pas, si je ne tenais les vers suivants de feu monsieur de Keyserlingk, si je ne les conservais pas écrits de sa main et si je ne savais de sa bouche qu'ils sont de la composition du roi de Prusse. Il est impossible qu'un prince doué de tant de qualités supérieures ne revienne à Dieu, de qui il les tient. Mais plus il reviendra de loin, plus l'attraction sera violente."
Les dieux que nous chantait Homère
Etaient forts, robustes, puissants;
Celui que l'on nous prêche en chaire
Est l'original des tyrans;
Mais le Plaisir, dieu de Voltaire,
Est le vrai dieu, le tendre père
De tous les esprits bienfaisants (1).
Les vers suivants sont encore du roi et écrits sur la même feuille: Sur l'arrivée de Myl. Baltimore et Mr. d'Algarotti, le 24 septembre 1739 à Rheinsberg.
Nous avons vu passer, plus prompts que les éclairs,
Deux sages à la fois - c'est beaucoup pour cet âge -
Deux sages qui de l'Univers,
Faute d'un créateur, auraient construit I'ouvrage;
Ainsi que le flambeau des jours,
De la Nature languissante
Ils ont ranimé dans leurs cours
Jusqu'aux pays glacés des ours
Des pôles éloignés la chaleur impuissante.
Nous les prîmes d'abord pour citoyens des cieux,
Et qui n'aurait point cru la chose véritable?
La bonté, le savoir, joints à l'esprit aimable,
Doivent bien aux mortels donner le rang des dieux ! (2)
(1) Diese Verse finden sich in dem Briefe Friedrichs an Voltaire, Rheinsberg 22. November 1738. OEuvres XXI, 244.
(2) Die Ankunft BaItimores und Algarottis erfolgte am 20. September. Friedrich gedenkt häufig dieses Besuches; vgl. OEuvres XIV, 71-76; XVI, 378; XVII, 33 u. XXI, 326. - Diese Verse sind meines Wissens bisher noch nicht veröffentlicht."