<115> elle doit sortir de vos fourneaux. Dites, Je veux qu'on soit heureux, et on le sera; ayez un bon Opéra, une bonne Comédie. Puissé-je être témoin, à Berlin, de vos plaisirs et de votre gloire!
185. DU MÊME.
Juillet 1742.
O le plus extraordinaire de tous les hommes, qui gagnez des batailles, qui prenez des provinces, qui faites la paix, qui faites de la musique et des vers, le tout si vite et si gaîment!
C'est à vous de chanter sur la lyre d'Achille,
Vous, de qui la valeur imita ses exploits;
C'est à moi de me taire, et ma muse stérile
Ne peut accompagner votre héroïque voix.
Vous, roi des beaux esprits, vous, bel esprit des rois,
Vous dont le bras terrible a fait trembler la terre,
Rassurez-la par vos bienfaits,
Et faites retentir les accents de la paix
Après les éclats du tonnerre.
Ainsi ce roi berger,a et poëte, et soldat,
Moins poëte que vous, moins guerrier, moins aimable,
Par les sons de sa lyre, en sortant du combat,
Adoucit de Saül la rigueur intraitable.
Adoucissez vingt rois par des sons plus touchants;
Que la barbare Até, que la Haine cruelle,
Que la Discorde et ses enfants,
Enchaînés à jamais par vos bras triomphants,
Entendent vos aimables chants!
Qu'ils sentent expirer leur fureur mutuelle;
a I Samuel (I Rois, selon la Vulgate), chap. XVI.