D'un des plus aimables sixains
Qu'écrive une plume légère.
Vers doux et sentiments humains,
De telle espèce il n'en est guère
Chez nosseigneurs les souverains,
Ni chez le bel esprit vulgaire.
Votre Humanité est bien adorable de la façon dont elle parle à son sujet sur le voyage de Clèves.
Vous faites trop d'honneur à ma persévérance;
Connaissez les vrais nœuds dont mon cœur est lié.
Je ne suis plus, hélas! dans l'âge où l'on balance
Entre l'amour et l'amitié.
Je me berce des plus flatteuses espérances sur la vision béatifique de Clèves. Si le roi de France envoie complimenter V. M. par qui je le désire, je vous fais ma cour; sinon, je vous fais encore ma cour. V. M. ne souffrira-t-elle pas qu'on vienne lui rendre hommage en son privé nom, sans y venir en cérémonie? De manière ou d'autre, Siméon verra son salut.a
L'ouvrage de Marc-Aurèle est bientôt tout imprimé. J'en ai parlé à V. M. dans cinq lettres; je l'ai envoyé, selon la permission expresse de V. M., et voilà M. de Camas qui me dit qu'il y a un ou deux endroits qui déplairaient à certaines puissances. Mais moi, j'ai pris la liberté d'adoucir ces deux endroits, et j'oserais bien répondre que le livre fera autant d'honneur à son auteur, quel qu'il soit, qu'il sera utile au genre humain. Cependant, s'il avait pris un remords à V. M., il faudrait qu'elle eût la bonté de se hâter de me donner ses ordres, car, dans un pays comme la Hollande, on ne peut arrêter l'empressement avide d'un libraire qui sent qu'il a sa fortune sous la presse.
a Voyez t. XIX, p. 180, et t. XXI, p. 47, 111 et 253.