<154> ferait point cette nation, si elle était commandée par un prince tel que vous!

Si elle a du courage, son ministère a de la fermeté; et une nouvelle armée sur la Meuse donnera bientôt aux Provinces-Unies matière à délibérations.

Je crois le traité entre la Sardaigne et l'Espagne à peu près conclu; c'est une nouvelle scène sur le théâtre; et ce qui se passe en Suèdea peut encore changer la face du Nord.

Dans ce choc orageux de cent peuples divers,
Mon héros triomphant tient la foudre et la lyre.
Ses yeux toujours perçants, ses yeux toujours ouverts.
Regardent les erreurs du chétif univers;
Il voit trembler Stockholm, il voit périr l'Empire;
Il voit les fiers Anglais, ces souverains des mers,
Faux désintéressés qu'un faux espoir attire,
S'enivrant sur le Main de succès fort légers,
Traîner sous leurs drapeaux, ou plutôt dans leurs fers,
Ces Bataves pesants dont la moitié soupire;
Il voit Broglio qui se retire,
Agissant, raisonnant et parlant de travers;
Il voit tout, et n'en fait que rire,
Et je veux avec lui rire à mon tour en vers.

J'ai peur que ceci ne tienne du transport de la fièvre; mais le plus grand de mes transports est le désir de voir V. M. Où la verrai-je? où serai-je heureux? sera-ce à Berlin? sera-ce à Aix-la-Chapelle?

Je suis à vos pieds, monarque charmant, homme unique, et j'attends vos ordres pour régler ma marche.


a Voyez t. II, p. 156 et 167, et t. III, p. 8.