<178>votre goût pour l'étude, dont j'attends mes plus doux et plus agréables amusements.
On démeuble la maison que l'on avait commencé à meubler pour vous à Berlin.
220. DE VOLTAIRE.
Paris, 22 septembre 1746.
Sire, votre personne me sera toujours chère, comme votre nom sera toujours respectable à vos ennemis mêmes, et glorieux dans la postérité. Le sieur Thieriot m'apprit, il y a quelques mois, que vous aviez perdu, dans le tumulte d'une de vos victoires, ce commencement de l'Histoire de Louis XIV que j'avais eu l'honneur de remettre entre les mains de V. M. J'envoyai, quelques jours après, à Cirey, chercher le manuscrit original, sur lequel je fis faire une nouvelle copie. M. de Maupertuis partit de Paris avant que cette copie fut prête, sans quoi je l'en aurais chargé; il me dit l'étrange raison alléguée par le sieur Thieriot à V. M. même, par laquelle ledit Thieriot s'excusait de faire cet envoi. C'est ce qui m'a déterminé à presser les copistes, et à leur faire quitter tout autre ouvrage. J'ai donc porté l'Histoire de Louis XIV chez le correspondant du sieur Jordan, et V. M. la recevra probablement avec cette lettre.
Si vous aviez, Sire, daigné vous adresser à moi, vos ordres n'en auraient pas été, à vérité, excutés plus tôt, puisqu'il a fallu le temps d'envoyer à Cirey; mais vous m'auriez donné une marque de confiance et de bonté que j'étais en droit d'attendre. Car, quoique