<307>thousiasme à toutes vos bontés, et que votre personne fait le bonheur de ma vie.
Après vous, j'aime le travail et la retraite. Qui que ce soit ne se plaint de moi. Je demande à V. M. une grâce pour ne point altérer ce bonheur que je lui dois; c'est de ne me point chasser de l'appartement qu'elle a daigné me donner à Berlin, jusqu'à mon voyage à Paris.
Si j'en sortais, on mettrait dans les gazettes que V. M. m'a chassé de chez elle, que je suis mal avec elle; ce serait une nouvelle amertume, un nouveau procès, une nouvelle justification aux yeux de l'Europe, qui a les yeux fixés sur vos moindres démarches ...., et sur les miennes, parce que je vous approche. J'en sortirai dès qu'il viendra quelque prince dont il faudra loger la suite, et alors la chose sera honnête.
J'ai eu le malheur d'être traité par Chasot comme le curé de Mecklenbourg. On a dit alors que V. M. ne souffrirait plus que je logeasse dans son palais de Berlin. Je n'ai pas proféré la moindre plainte contre Chasot. Je ne me plaindrai jamais de lui, ni de quiconque a pu l'aigrir. J'oublie tout, je vis tranquille, je souffre mes maladies avec patience, et je suis trop heureux auprès de vous.
Si V. M. voulait seulement s'informer du comte de Rottembourg et de M. Jariges comment je me suis conduit dans l'affaire de Hirschel, elle verrait que j'ai agi en homme digne de sa protection, et digne d'être venu auprès de lui.
Mon nom ira peut-être à la suite du vôtre à la postérité, comme celui de l'affranchi de Cicéron. J'espère que, en attendant, le Cicéron, l'Horace et le Marc-Aurèle de l'Allemagne me fera achever ma vie en l'admirant et en le bénissant.
Je supplie V. M. de daigner me renvoyer les lettres.