<317>toujours partial, ou tout whig ou tout tory, et la raison, qui est impartiale, ne l'accommode pas. J'ai bien envie de m'escrimer contre cet impertinent, et de me moquer de lui; il le mérite, mais il n'en vaut pas la peine.

V. M. arrange à présent des bataillons, en attendant qu'elle arrange des strophes et des épisodes. Ses odes l'attendent à Potsdam, à moins qu'elle ne veuille m'en envoyer quelqu'une de Silésie.a

Chaque chose, à la fin, dans sa place est remise.
Isaac,b après mille détours,
Vient de fixer ses pas, son caprice et ses jours
Auprès de Sans-Souci, dans sa terre promise.
Moi, je vais fixer mon destin
Dans la chambre où Jordan, de savante mémoire,
Commentait à la fois saint Paul et l'Arétin,
Sans savoir des deux à qui croire.

Unir les opposés est un secret bien doux;
Il tient l'âme en haleine, il exerce le sage.
Je connais un héros dont l'âme a tous les goûts,
Tous les talents, tout l'art de les mettre en usage,
Et je ne sais encor s'il est connu de vous.
Je mets aux pieds de Votre Majesté V.


a Le Roi partit de Berlin pour la Silésie le 25 août, et revint le 15 septembre.

b Le marquis d'Argens, qui arriva de son pays à Potsdam le 26 août. Voyez ci-dessus, p. 296.