<338>

312. DE VOLTAIRE.

(1752.)

Sire, Votre Majesté m'a favorisé de quatre volumes du plus parfait galimatias qui soit jamais sorti d'une tête théologique. L'auteur doit descendre en droite ligne de saint Paul, et être proche parent du père Castel.

En qualité de théologien de Belzébuth, oserai-je interrompre vos travaux par un mot d'édification sur l'athéisme, que je mets à vos pieds? J'ai choisi ce petit morceau parmi les autres, comme un des plus orthodoxes.

Je ne fais que dire ce que V. M. pense, et ce qu'elle dirait cent fois mieux. Si elle daignait me corriger, je croirais alors l'ouvrage digne d'elle. Je souhaite pouvoir le finir, en amuser V. M. quelquefois, et mourir de la mort des justes, avec votre bénédiction.

313. A VOLTAIRE.a

(1752.)

Si vous continuez du train dont vous allez, le Dictionnaire sera fait en peu de temps. L'article de l'âme, que je reçois, est bien fait; celui du baptême y est supérieur. Il semble que le hasard vous fait dire ce qui pourtant est la suite d'une méditation. Votre Dictionnaire imprimé, je ne vous conseille pas d'aller à Rome; mais qu'importe Rome, Sa Sainteté, l'inquisition, et tous les chefs tondus des ordres


a Supplément aux Œuvres posthumes, t. II, p. 378 et 379.