<7>V. M. m'ordonne de songer, en lui écrivant, moins au roi qu'à l'homme. C'est un ordre bien selon mon cœur. Je ne sais comment m'y prendre avec un roi; mais je suis bien à mon aise avec un homme véritable, avec un homme qui a dans sa tête et dans son cœur l'amour du genre humain.
Il y a une chose que je n'oserais jamais demander au roi, mais que j'oserais prendre la liberté de demander à l'homme; c'est si le feu roi a du moins connu et aimé tout le mérite de mon adorable prince avant de mourir. Je sais que les qualités du feu roi étaient si différentes des vôtres, qu'il se pourrait bien faire qu'il n'eût pas senti tous vos différents mérites; mais enfin, s'il s'est attendri, s'il a agi avec confiance, s'il a justifié les sentiments admirables que vous avez daigné me témoigner pour lui dans vos lettres, je serai un peu content. Un mot de votre adorable main me ferait entendre tout cela.
Le roi me demandera peut-être pourquoi je fais ces questions à l'homme; il me dira que je suis bien curieux et bien hardi. Savez-vous ce que je répondrai à S. M.? Je lui dirai : Sire, c'est que j'aime l'homme de tout mon cœur.
Votre Majesté, ou Votre Humanité, me fait l'honneur de me mander qu'elle est obligée à présent de donner la préférence à la politique sur la métaphysique, et qu'elle s'escrime avec notre bon cardinal.
Vous paraissez en défiance
De ce saint au ciel attaché,
Qui, par esprit de pénitence,
Quitta son petit évèché
Pour être humblement roi de France.
Je pense qu'il va s'occuper,
Avec un zèle catholique,
Du juste soin de vous tromper;
Car vous êtes un hérétique.
On a agité ici la question si V. M. se ferait sacrer et oindre, ou non. Je ne vois pas qu'elle ait besoin de quelques gouttes d'huile pour