132. DU MÊME.
La Haye (juillet 1740).
Sire, dans cette troisième lettre, je demande pardon à Votre Majesté des deux premières, qui sont trop bavardes.
J'ai passé cette journée à consulter des avocats et à faire traiter sous main avec van Duren. J'ai été procureur et négociateur. Je commence à croire que je viendrai à bout de lui; ainsi de deux choses l'une : ou l'ouvrage sera supprimé à jamais, ou il paraîtra d'une manière entièrement digne de son auteur.
Que V. M. soit sûre que je resterai ici, qu'elle sera entièrement satisfaite, ou que je mourrai de douleur. Divin Marc-Aurèle, pardonnez à ma tendresse. J'ai entendu dire ici secrètement que V. M. viendrait à la Haye. J'ai, de plus, entendu dire que ce voyage pourrait être utile à ses intérêts.
Vos intérêts, Sire, je les chéris sans doute; mais il ne m'appartient ni d'en parler, ni de les entendre.
Tout ce que je sais, c'est que si Votre Humanité vient ici, elle gagnera les cœurs, tout hollandais qu'ils sont. V. M. a déjà ici de grands partisans.
J'ai dîné ici aujourd'hui avec un député de Frise, nommé M. Halloy, qui a eu l'honneur de voir V. M. à l'armée, qui compte lui faire sa cour à Clèves, et qui pense sur le Marc-Aurèle du Nord comme<20> moi. Oh! que je vais demain embrasser ce M. Halloy! Aujourd'hui M. de Fénelon .... (Le reste manque.)