<105> où les articles des courtisanes seront remplacés par ceux d'Ovide et de Lucrèce, et dans laquelle on restituera le bon article de David.

Je vous envoie, comme vous le souhaitez, cet extrait informe, et qui ne répond point à mon dessein. Il sera suivi de la nouvelle édition, dès qu'elle sera achevée. Mais ce ne sont que de légères chiquenaudes que j'applique sur le nez de l'infâme; il n'est donné qu'à vous de l'écraser.

Cette infime a eu le sort des catins. Elle a été honorée tant qu'elle était jeune; à présent, dans la décrépitude, chacun l'insulte. Le marquis d'Argens l'a assez maltraitée dans son Julien.a Cet ouvrage est moins incorrect que les autres; cependant je n'ai pas été content de la sortie qu'il a faite à propos de rien contre Maupertuis. Il ne faut point troubler la cendre des morts. Quelle gloire y a-t-il de combattre un homme que la mort a désarmé? Maupertuis, sans doute, a fait un mauvais ouvrage;b c'est une plaisanterie gravement écrite. Il aurait pu l'égayer, pour que personne ne pût s'y tromper. Vous prîtes la chose au tragique : vous attaquâtes sérieusement un badinage; et avec votre redoutable massue d'Hercule vous écrasâtes un moucheron.

Pour moi, qui voulais conserver la paix dans la maison, je fis tout ce que je pus pour vous empêcher d'éclater. Malgré tout ce que je vous disais, vous en devîntes le perturbateur; vous composâtes un libelle presque sous mes yeux; vous vous servîtes d'une permission que je vous avais donnée pour un autre ouvrage,c pour imprimer ce libelle. Enfin vous avez eu tous les torts du monde vis-à-vis de moi; j'ai souffert ce qui pouvait se souffrir, et je supprime tout ce que


a Voyez t. XIII, p. 75.

b Allusion aux Lettres de M. de Maupertuis, ridiculisées par Voltaire dans son Akakia. Voyez ci-dessus, p. 9.

c Défense de mylord Bolingbroke. Voyez Souvenirs d'un citoyen (par Formey), t. I, p. 265 et suivantes, et Œuvres de Voltaire, édit. Beuchot, t. XXXIX, p. 454-464.