<210> J'ai envoyé un petit paquet à monseigneur le Prince royal; je ne sais s'il l'a reçu.a
Je me mets aux pieds de mon héros avec autant de respect que d'attachement.
Le vieux malade du mont Jura.
434. DU MÊME.
Ferney, 1er mars 1771.
Sire, il n'est pas juste que je vous cite comme un de nos grands auteurs sans vous soumettre l'ouvrage dans lequel je prends cette liberté; j'envoie donc à V. M. l'Épître contre Mustapha. Je suis toujours acharné contre Mustapha et Fréron. L'un étant un infidèle, je suis sûr de faire mon salut en lui disant des injures; et l'autre étant un sot et très-mauvais écrivain, il est de plein droit un de mes justiciables.
Il n'y a rien, à mon gré, de si étonnant, depuis les aventures de Rossbach et de Lissa, que de voir mon impératrice envoyer du fond du Nord quatre flottes aux Dardanelles. Si Annibal avait entendu parler d'une pareille entreprise, il aurait compté son voyage des Alpes pour bien peu de chose.
Je haïrai toujours les Turcs oppresseurs de la Grèce, quoiqu'ils
a Le 12 novembre 1770, le Prince de Prusse, qui plus tard succéda à Frédéric, avait entamé avec Voltaire une correspondance qu'on trouve dans les Œuvres de cet écrivain, édit. de Kehl, t. LXVI, p. 416-424. La seconde lettre du prince à Voltaire, citée par celui-ci dans sa réponse du 11 janvier 1771, est inconnue aux éditeurs de Kehl, mais elle a été imprimée dans les Jahrbücher der preussischen Monarchie unter der Regierung Friedrich Wilhelm's des Dritten, Berlin, 1798, t. I, p. 253-257.