<232> semaines m'a donné le temps de rimer et de corriger tout à mon aise. C'est vous ennuyer assez que deux chants de lecture que je vous prépare.
Ah! que l'homme est un animal incorrigible! direz-vous en voyant encore de mes vers. La Valachie, la Moldavie, la Tartarie, subjuguées, doivent être chantées sur un autre ton que les sottises d'un Krasinski, d'un Potocki, d'un Oginski, et de toute cette multitude imbécile dont les noms se terminent en ki.
Comme je me crois un être qui possède une liberté mitigée, je m'en suis servi dans cette occasion; et comme je suis un hérétique excommunié une fois pour toutes, j'ai bravé les foudres du Vatican. Bravez-les de même, car vous êtes dans le même cas.
Souvenez-vous qu'il ne faut point enfouir son talent. C'est de quoi jusqu'ici personne ne vous accuse; mais je voudrais que la postérité ne perdît aucune de vos pensées; car combien de siècles s'écouleront avant qu'un génie s'élève, qui joigne à tant de goût tant de connaissances! Je plaide une belle cause, et je parle à un homme si éloquent, que, s'il jette un coup d'œil sur ce sujet, il saisira d'abord tous les arguments que je pourrais lui présenter. Qu'il continue donc encore à étendre sa réputation, à instruire, à éclairer, à consoler, à persifler, à pincer, selon que la matière l'exige, le public, les cagots et les mauvais auteurs. Qu'il jouisse d'une santé inaltérable, et qu'il n'oublie point le solitaire semnon habitué à Sans-Souci!