<374> pour votre nièce, que je ne connais point, mais que je regarde comme un secours indispensable pour vous dans votre retraite. Je suis encore accablé d'affaires; dans une couple de jours je serai au courant, et pourrai m'entretenir plus librement avec vous. Votre impératrice se signale à Moscou par ses bienfaits et par la douceur dont elle traite le reste des adhérents de Pugatscheff; c'est un bel exemple pour les souverains; j'espère, plus que je ne le crois, qu'il sera imité. Adieu, mon cher Voltaire; conservez un homme que toute l'Europe trouverait à dire,a moi surtout, s'il n'existait plus; et n'oubliez pas le solitaire de Sans-Souci.

520. DE VOLTAIRE.

(Ferney) 21 juin 1775.

Sire, tandis que Votre Majesté fait probablement manœuvrer trente ou quarante mille guerriers, je crois ne pouvoir mieux prendre mon temps pour lui présenter la bataille de Rossbach, dessinée par d'Étallonde.

Il brûle d'envie de se trouver à une pareille bataille. La bonté extrême que vous avez eue de nous envoyer la consultation de vos premiers magistrats ne lui laisse d'autre idée que de verser son sang pour votre service; la reconnaissance qu'il vous doit, et l'honneur d'être au nombre de vos officiers, l'emportent sur tous les autres projets. Il ne veut plus aucune grâce en France; il en était déjà bien dégoûté; vos dernières bontés ferment son cœur à tout autre objet


a Trouverait à dire ne donne pas de sens; la traduction allemande des Œuvres posthumes, t. X, p. 104, porte : Den ganz Europa vermissen würde.