<423>couragez tous les arts, et vous n'avez plus pour ennemi que la goutte; j'espère qu'elle fera sa paix avec V. M., comme ont fait tant d'autres puissances.
Quant aux jésuites, que vous aimez tant, la protection que vous leur donnez est bien noble dans un excommunié tel que vous avez l'honneur de l'être; j'ai quelque droit, en cette qualité, de me flatter aussi de la même protection. Je ne crois point, comme M. Pauw, que l'empereur Kien-Long ait traité cruellement les jésuites qui étaient dans son empire. Le père Amiot avait traduit son poëme;a on aime toujours son traducteur, et je maintiens qu'un monarque qui fait des vers ne peut être cruel.
J'oserais demander une grâce à V. M. : c'est de daigner me dire lequel est le plus vieux de mylord Marischal ou de moi; je suis dans ma quatre-vingt-troisième année, et je pense qu'il n'en a que quatre-vingt-deux. Je souhaite que vous soyez un jour dans votre cent douzième.
544. A VOLTAIRE.
Potsdam, 8 avril 1776.
J'ai lu avec plaisir les Lettres curieuses que vous avez bien voulu m'envoyer. J'ai beaucoup ri de l'anecdote sur Alexandre, rapportée par Oléarius.b L'abbé Pauw est tout vain de ce que ces Lettres lui
a Voyez t. XIII, p. 43, et ci-dessus, p. 183.
b Voyez Lettres chinoises, indiennes, tartares, onzième lettre; Œuvres de Voltaire, édition Beuchot, t. XLVIII, p. 245-247.