<447>Je vous envoie ci-joint, au lieu de mauvais vers que j'aurais pu faire, un Choix des meilleures pièces de Chaulieu et de madame Deshoulières, que j'ai fait imprimera à mon usage et à celui de mes amis.
Pour en revenir au divin patriarche des incrédules, je crois qu'il fera bien de tromper ses ennemis; leur intention est de le chagriner; il ne doit leur opposer que de l'indifférence et du mépris. Et s'il se voit obligé de se retirer en Suisse, il pourra les régaler, dans ce pays libre, d'une pièce qui démasquera leur turpitude et leur scélératesse. Que la nature conserve divus Voltarius, et que j'aie encore longtemps la satisfaction de recevoir de ses nouvelles! Vale.
Vous me prendrez pour un vieux fou politique, en lisant ma lettre; je ne sais comment je me suis avisé de me constituer ministre du très-chrétien roi des Velches.
556. DE VOLTAIRE.
(Ferney) avril 1777.
Qoui! c'est donc cet heureux vainqueur
Et de l'Autriche, et de la France;
C'est ce grave législateur
De qui la sublime éloquence
Parut égale à sa valeur;
C'est ce généreux défenseur
De la raison, qu'à toute outrance
La fanatique extravagance
Persécute avec tant d'ardeur;
C'est ce héros, mon protecteur,
a A Berlin, chez G.-J. Decker, imprimeur du Roi, 1777, cent quatre-vingt-huit pages in-8.