<7> que les conférences que vous avez eues avec Dom Calmet à Sénones vous avaient fait oublier la vieille affaire dont vous lui parlez encore, et que la grande dévotion dans laquelle vous aviez donnéa ne vous permettait plus que de penser à votre salut. M. de Maupertuis va à la messe, mais il n'a point de crucifix pendu à sa ceinture, et sa dévotion ne fait pas de bruit dans le monde.

En exécutant les ordres du Roi, permettez-moi de vous renouveler les sentiments de la considération infinie avec laquelle j'ai l'honneur d'être, monsieur, etc.

334. VOLTAIRE A FRÉDÉRIC.b

Aux Délices, près de Genève, 4 août 1755.

Sire, si les belles-lettres, qui ont servi de délassement à Votre Majesté dans ses travaux, l'amusent encore, permettez que je mette à vos pieds et sous votre protection cette tragédiec que je commençai chez vous, avant d'avoir le malheur de vous quitter; j'aurais voulu la finir dans votre palais de Potsdam, aussi bien que ma vie. Les beautés du lac de Genèved et de la retraite que j'ai choisie pour mon tombeau sont bien loin de me consoler du malheur de n'être plus auprès de V. M.

Je ne peux soulager mon amertume qu'en saisissant les moindres occasions de vous renouveler mes sentiments; ils sont tels qu'ils


a Voyez t. XX, p. 56.

b Copiée sur l'autographe, qui appartenait à feu M. Dorow.

c L'Orphelin de la Chine. Voyez t. XX, p. 68.

d Voyez t. XX, p. 48.