<105> qui en sont des suites, ainsi que le mouvement d'une roue de carrosse, qui le fait avancer, élève en même temps de la poussière, ce qui est indifférent à l'accélération. Mais, madame, heureusement ces guerres sont finies, et il n'y a pas d'apparence qu'elles recommencent sitôt; tant que les bourses des grandes puissances seront vides, nous pourrons cultiver les sciences dans le repos et en sécurité, et leur dernière saignée a été si copieuse, que, pour moi, je me flatte au moins de finir ma carrière durant la paix générale de l'Europe. V. A. R. en fera toujours un des plus grands ornements, et la protection qu'elle donne à présent aux arts, dans un pays où la faveur ne distinguait que le luxe, rendra son nom immortel. Pour moi, madame, je ne cesse de bénir le moment où j'ai eu le bonheur de vous voir et de vous entendre; je le regarde comme le plus heureux de ma vie, trop heureux si vous voulez ajouter foi aux sentiments de la haute estime et de considération avec lesquels je suis, etc.

50. DE L'ÉLECTRICE MARIE-ANTONIE DE SAXE.

Dresde, 25 octobre 1765.



Sire,

Si Votre Majesté s'engage à faire jouir madame de Zehmen, après sa mort, du même bénéfice que sa devancière, elle risquera de devenir à la fin tributaire des mânes de mes grandes maîtresses. Il serait assez singulier qu'un monarque protestant fondât un fidéicommis spirituel à l'honneur de la confession catholique romaine. Quoi qu'il en soit, la distinction dont V. M. honore leur mémoire en récompense de leur affection pour moi est un précieux témoignage de ses bontés,