<225> qui sait faire un meilleur emploi de son temps qu'à lire les billevesées que je lui écris.
Recevez, madame, avec votre bonté ordinaire les assurances de l'attachement et de l'admiration avec laquelle je suis, etc.
134. DE L'ÉLECTRICE MARIE-ANTONIE DE SAXE.
Lichtenwalde, 11 août 1770.
Sire,
Que je suis heureuse! Je reçois de Votre Majesté la plus charmante réponse à une idée de lettre dont j'avais accompagné M. de Witzleben. Toute remplie des belles choses qu'elle renferme, je me rendais à Lichtenwalde, moins pour y passer quelques jours avec la comtesse de Watzdorf que pour m'y occuper sans contrainte, et loin du grand monde, de mon bonheur ineffable de tenir un petit coin dans l'estime du prince qui mérite les hommages de l'univers entier, qu'il éclaire par ses lumières. A peine arrivée à la campagne, voilà M. de Borcke qui m'apporte de quoi mettre le comble à ma satisfaction. Quelque pénétrée que soit mon âme de ces précieuses marques de bonté de V. M., et quelle qu'en soit ma juste reconnaissance, je laisse les prémices du rare fruit dont vous me régalez, Sire, pour me livrer entièrement à la joie que m'a causée l'heureux accouchement de madame la Princesse de Prusse,a et pour en offrir des holocaustes au ciel, d'accord avec mes vœux. Je savais bien que mon aimable cousine nous dédommagerait de l'attente où elle nous a fait languir. Qu'elle sera chère à son auguste oncle! Qu'elle sera adorée de son
a Voyez t. VI, p. 25, et t. XX, p. 197.