<236> m'oblige de communiquer mes idées à V. A. R., pour que je n'aie aucun reproche à me faire de ne lui avoir pas dit ce que la tendre part que je prends à sa personne me faisait appréhender. V. A. R. dira que sa maladie, outre le mal qu'elle lui a fait, lui attire les plus sottes lettres; que chacun ferait bien de se mêler de son métier, et non de celui des autres. Ce sont des vérités auxquelles je souscris, mais en la priant d'excuser au moins ma lettre en faveur de l'intention.

J'observerai, madame, le silence vis-à-vis la cour de Turin, et je ne dirai rien, à moins qu'on ne s'éveille là-bas, et ne donne quelque signe de vie, ce qui sera aussitôt rendu à V. A. R.

Je fais des vœux pour sa précieuse conservation depuis le 1er janvier jusqu'au dernier de décembre, ainsi que ces jours, qui servent d'époque aux vœux des autres, entrent pour moi dans l'ordre commun lorsqu'il est question, madame, de votre auguste personne. Je la prie de se souvenir quelquefois qu'il y a un solitaire, aux bords de la Havel, qui ne cesse de la considérer, de l'admirer et de lui être dévoué, étant, etc.

143. DE L'ÉLECTRICE MARIE-ANTONIE DE SAXE.

Dresde, 4 mars 1771.



Sire,

La dernière lettre de Votre Majesté m'eût rendue toute glorieuse, pour peu que je me fusse livrée à la juste vanité qu'elle a dû m'inspirer. Est-il bien vrai que l'illustre solitaire aux bords de la Havel, tandis qu'il s'occupe à pacifier le monde, s'intéresse assez à ma conservation pour descendre jusqu'aux détails de ma maladie? L'idée