<260>ler des affaires, le tendre intérêt que je prends à ce cher frère me fait former des vœux bien sincères pour qu'il réussisse dans sa négociation.
156. A L'ÉLECTRICE MARIE-ANTONIE DE SAXE.
(Février 1772).
Madame ma sœur,
Combien de personnes n'envient pas mon sort, d'être en correspondance avec une princesse dont les lettres sont aussi agréables qu'instructives, dont l'esprit orné ..... Mais je n'ose poursuivre; enfin, quand on jouit du bonheur d'être dans un commerce aussi flatteur, rien ne pourrait être plus déplacé de ma part que la paresse, et V. A. R. se plaindra plutôt de l'importunité de mes lettres que de ma négligence. Outre cela, j'ai des avis particuliers, et rien ne m'intéresse des nouvelles de Dresde que d'apprendre que madame l'électrice douairière jouit d'une parfaite santé.
V. A. R. daigne prendre une part aussi obligeante à la visite que j'ai reçue de la reine de Suède. Je l'ai vue comme ressuscitée des morts pour moi, car une absence de vingt-huit ans, pour le court espace de notre durée, est presque équivalente à la mort. Elle est arrivée ici très-touchée encore de la perte qu'elle avait faite du Roi, et j'ai essayé de la distraire par toutes les dissipations possibles. Ce n'est qu'à force de diversions qu'on oblige l'esprit de s'écarter de l'idée funeste où sa douleur le fixe; ce n'est pas l'ouvrage d'un jour, mais du temps, qui, à la fin, vient à bout de tout. Je félicite V. A. R. sur son voyage de Bavière, où elle se trouvera dans le sein d'une famille qui