<278> charmes de l'esprit, les grâces, les connaissances et tout l'acquis d'une certaine diva An..... Mais je n'achève pas; ma pudeur respecte la modestie de celle dont je parle, et je me borne, madame, à prier V. A. R. de se souvenir quelquefois du plus zélé de ses adorateurs, et de me faire la justice de me croire avec autant de considération que d'attachement, etc.

167. DE L'ÉLECTRICE MARIE-ANTONIE DE SAXE.

Munich, 16 mai 1773.



Sire,

La dernière lettre que Votre Majesté m'a fait l'honneur de m'écrire m'a mise de très-mauvaise humeur contre cet enchaînement des causes premières et secondes qui gouvernent le monde. Est-il possible que, quand Frédéric désire la paix, qu'il s'y emploie, qu'il l'espère, cette paix pourtant ne se fait pas? Je vous avoue, Sire, que tout ceci ne met pas moins en déroute ma philosophie que ma politique. Je suis outrée d'apprendre que ce soient les ulémas qui font les récalcitrants. Le passé leur devrait conseiller moins de roideur. Tant que l'incendie durera dans un coin de l'Europe, je ne cesserai d'appréhender qu'il ne se communique de proche en proche. Je crains la brûlure, et, malgré tout ce que V. M. peut me dire, je n'ai de confiance qu'en elle. C'est à vous, Sire, à nous procurer le repos général, et à rendre les ulémas pacifiques.

Je ne compte plus rester longtemps avec mes bons Bavarois; je quitterai bientôt les foyers de mes pères pour me rapprocher du séjour de la grandeur et de la gloire. Si, malgré un peu plus de proxi-