<317> mon cœur; mais votre ministre me rassure. Ce qui nous alarmait n'était que cette malheureuse goutte qui déjà m'a causé tant d'inquiétude. Puisse-t-elle ne vous avoir attaqué si vivement cette fois que pour ne plus revenir! Elle me coûte assez cher, puisque, en me faisant trembler pour Frédéric, elle m'a encore privée du bonheur sublime de le revoir, bonheur que, sans elle, j'aurais pu espérer. Recevez, Sire, mes remercîments de me l'avoir destiné; c'est un si grand bien, que cette destination aurait de quoi flatter mon ambition, s'il ne s'agissait ici d'un sentiment bien plus intime. Au lieu d'un voyage si brillant, je vais m'acheminer modestement vers Deux-Ponts, où l'on m'a invitée, pour assister ma fille à sa délivrance prochaine. Je compte partir le 3, et revenir ici le plus tôt que je pourrai me dégager. On m'y désire beaucoup, et il est si doux d'être au milieu du cercle des siens et plus près de Frédéric! Mais de près ou de loin, Sire, les vœux pour laa prompte convalescence de V. M. seront toujours les vœux les plus chers de mon âme. Puissent-ils être accomplis!
Je suis avec la plus haute estime et avec une admiration qui ne finira qu'avec mes jours, etc.
194. A L'ÉLECTRICE MARIE-ANTONIE DE SAXE.
Potsdam, 16 janvier 1776.
Madame ma sœur,
Il ne suffirait que de l'intérêt obligeant que Votre Altesse Royale daigne prendre à l'existence du plus zélé de ses adorateurs, pour me rendre entièrement la santé. Déjà je commence à reprendre mes
a Les mots pour la sont omis dans l'autographe.