<344> où il ne sera plus question de nous. Ce sera, en vérité, une comète bien brutale pour traiter ainsi des gens auxquels elle vient rendre visite, et qui n'ont pas encore l'honneur de la connaître. Mais V. A. R. aura plus de peine à croire que cette rumeur ridicule a suspendu le voyage de plusieurs personnes, comme si le lieu où l'on se trouverait ne serait pas égal, si la fin du monde arrivait. D'autres ont fait leur testament, apparemment pour déshériter la comète, et pour l'empêcher de partager leurs alleux. Et toutes ces choses se passent dans ce dix-huitième siècle qu'on nomme le siècle philosophique! En vérité, j'en ai honte pour l'esprit humain, qui paraît incorrigible de ses vieilles erreurs.

M. Euler ne m'a pas assez épouvanté pour m'empêcher de répondre à la lettre de V. A. R., et j'espère, malgré lui et sa comète, d'avoir encore souvent ce même honneur. Recevez, madame, avec votre bonté ordinaire les assurances de la haute considération et de l'admiration avec laquelle je suis, etc.

211. DE L'ÉLECTRICE MARIE-ANTONIE DE SAXE.

Dresde, 27 janvier 1778.



Sire,

Il y a bien longtemps que j'aurais dû répondre à l'aimable lettre que V. M. m'a fait l'honneur de m'écrire le 6 du mois passé;a mais, hélas! je suis trop justifiée. L'inquiétude que m'a causée la maladie de mon


a Le mot passé est omis dans l'autographe.