<362> parfaitement inconnues? V. A. R. peut être certaine que quiconque veut réussir chez l'Électeur palatin ne fera jamais rien, s'il ne s'adresse pas à l'Empereur, qui, ayant à gages l'Électeur et ses ministres, est le seul arbitre de ce pays-là. Je pourrais attester ce que j'avance, madame, par des faits récents et connus, autant pour ce qui regarde le prince de Deux-Ponts qu'à l'égard des ratifications des traités, que nous ne pouvons pas obtenir de cet électeur.
C'est en faisant des vœux pour la précieuse conservation des jours de V. A. R. que je la prie de me croire avec la plus haute considération, etc.
224. A LA MÊME.
(Potsdam) 23 septembre 1779.
Madame ma sœur,
Il semble que les choses les plus difficiles deviennent aisées lorsque le nom de la divine Antonia s'y trouve intéressé. Les derniers troubles de l'Allemagne ont eu pour cause les prétentions d'une grande princesse à un héritage litigieux. Pourquoi nos bons Germains le céderaient-ils aux Grecs? Agamemnon, à leur tête, assiégea pendant dix années Troie pour rendre à Ménélas la belle Hélène; l'obstination de Priam à ne pas vouloir rendre cette princesse fit répandre beaucoup de sang, en prolongeant la guerre. La modération et l'équité de l'Impératrice-Reine a terminé la nôtre plus promptement, en rendant à chacun ce qui lui était dû; et c'est un bel exemple que la grande Thérèse fournit à la postérité, pour lui faire connaître que la vertu, dans notre siècle, avait établi son siége sur le premier des trônes de l'Europe; car je crois que V. A. R. pense comme moi que, pour que la