<365> de l'héroïsme et de la saine raison, elle fut obéie. Telle est l'histoire de la dernière guerre, Sire, que votre modestie conte si différemment.
V. M. fait l'horoscope de celle qui dure encore. C'est le jugement le plus profond, énoncé avec toutes les grâces de l'imagination la plus riante. Vous seul donnez de l'universalité à des termes qui, pour le reste des hommes, ne sont bons qu'à quelques genres. Parfaitement rassurée sur toutes mes appréhensions, je rends grâce à l'auteur de notre repos de ce surcroît de tranquillité, et je le supplie d'agréer l'hommage de la haute estime et de l'admiration infinie avec laquelle je ne cesserai d'être, etc.
226. A L'ÉLECTRICE MARIE-ANTONIE DE SAXE.
Berlin, 28 décembre 1779.
Madame ma sœur,
J'ai voulu plus de mal que jamais à la goutte, qui vient de me livrer un nouvel assaut à la main droite, ce qui m'a mis hors d'état de pouvoir répondre plus tôt à la lettre flatteuse que V. A. R. a eu la bonté d'écrire. J'ai dit pour me consoler : Cette grande princesse souffre elle-même de la goutte; elle sait ce que c'est; ainsi elle aura quelque indulgence pour un pauvre diable qui se voit accablé de la même maladie. Pour en revenir à la lettre de V. A. R., elle me permettra que je compare sa plume au pinceau d'Apelles, qui embellissait et perfectionnait ses tableaux au point que par son art il surpassait de beaucoup la nature. C'est ainsi que vous vous complaisez, madame, de faire d'un nain un géant. Je commençais à me bouffir en lisant sa lettre; mais je m'aperçus bientôt que mon embonpoint n'était enfermé que dans les expressions avantageuses que vous daignez, ma-