<406> et du commerce, tout cela, Sire, a convaincu l'Europe entière que vous savez aussi bien régner que vaincre. J'ai consacré l'un de mes ouvrages à Frédéric conquérant; c'est à Frédéric roi que je présente celui-ci.a
Je suis, etc.
4. A D'ALEMBERT.
Potsdam, 2 juillet 1754.
Le plaisir et la satisfaction de donner des marques de mon estime à un homme de mérite ont été les seuls motifs qui m'ont porté à vous donner la pension dont je vous ai gratifié.b Je n'exige rien de vous que la continuation de l'attachement que vous me témoignez dans votre lettre. Il sera toujours précieux aux yeux de celui qui sait penser, et dont l'âme, dégagée des préjugés ordinaires, sait apprécier l'attachement d'un philosophe qui l'est par sentiment, et non par intérêt et par vanité. Je serai toujours charmé de vous voir, dès que vos affaires vous permettront de venir. Je vous recevrai comme quelqu'un comme vous doit être reçu, et vous vous convaincrez par vous-même de l'estime que j'ai pour les gens d'un vrai mérite, et des marques de considération que je leur donne.c Sur ce, etc.
a Probablement le Discours préliminaire de l'Encyclopédie.
b Voyez t. XX, p. 57 et 287.
c Nous donnons dans le premier Appendice, à la fin de cette correspondance : 1° trois lettres du marquis d'Argens à d'Alembert, avec les réponses de celui-ci, de 1752 et de 1753; 2° une lettre de Maupertuis à l'abbé de Prades, de 1753; 3° et deux lettres de d'Alembert à l'abbé de Prades, de 1755. Elles roulent toutes sur le désir que Frédéric éprouvait d'attirer d'Alembert auprès de lui.