<453>ments de reconnaissance, d'admiration, d'attachement inviolable et de profond respect avec lesquels je serai toute ma vie, etc.

33. DU MÊME.

Paris, 14 septembre 1766.



Sire,

Ce sera M. de la Grange qui aura l'honneur de remettre à Votre Majesté cette lettre; j'ai tout lieu de croire, par la connaissance que j'ai de son heureux génie, de son ardeur pour le travail, et de la douceur de son caractère, que V. M. me saura quelque gré d'avoir procuré à son Académie un savant de son mérite. Je ne crains point d'assurer que sa réputation, déjà très-grande, ira toujours croissant, et que les sciences, Sire, vous auront une éternelle obligation de l'état aussi honorable qu'avantageux que vous voulez bien lui procurer. Je prends la liberté de mettre sous la protection de V. M. ce digne et respectable philosophe; je n'ai de regret que de ne pouvoir l'accompagner; mais, Sire, une santé très-faible, et qui a besoin des plus grands ménagements, me prive de ce bonheur. Peut-être se raffermira-t-elle, et je profiterai, en ce cas, des premiers moments qu'elle me laissera pour aller mettre encore une fois aux pieds de V. M. les sentiments de respect et de reconnaissance que je conserverai toute ma vie pour elle.

On m'a fait part, il y a peu de jours, d'un vrai jugement de Salomon rendu par V. M.; c'est la punition à laquelle elle dit qu'elle aurait condamné les malheureux enfants d'Abbeville,a juridiquement


a Voyez la lettre de Frédéric à Voltaire, du 7 août 1766 (t. XXIII, p. 115), et celle de Voltaire à d'Alembert, du 25 du même mois.