<54> de penser de l'Impératrice. Il en est ainsi des démêlés touchant le duc de Courlande; l'on ne peut se charger d'une médiation que de l'aveu des deux partis. Je crois ne me pas tromper en supposant que la cour de Russie ne veut pas terminer cette affaire par une médiation étrangère. Ce qui m'est revenu sur cette affaire, et qui cependant n'est fondé que sur des nouvelles vagues, est que l'Impératrice pourrait se résoudre à acheter de Brühl la principauté de Zips pour la donner en dédommagement au prince Charles;a mais cela entraînerait une négociation avec la cour de Vienne, ce qui rendrait cette affaire plus contentieuse. Je vous conjure, madame, et je vous le répète, de ne vous précipiter en rien, ou j'appréhende que vous ne replongiez l'Europe dans les troubles dont à peine elle vient de sortir. Pour moi, j'ai trouvé depuis la paix tant d'ouvrage dans l'intérieur de mes États, que je n'ai, je vous assure, pas eu le temps, madame, de penser à l'étranger. Je me borne à faire mille vœux pour la prospérité de V. A. É., en l'assurant de la haute estime avec laquelle je suis, etc.
10. DE L'ÉLECTRICE MARIE-ANTONIE DE SAXE.
Dresde, 14 octobre 1763.
Sire,
J'ai reçu avec la plus parfaite reconnaissance les témoignages de bonté et de confiance que V. M. a bien voulu me donner par sa lettre du 8. La malheureuse prévention de la Russie contre nous, que V. M. paraît craindre, m'affligerait vivement, si je ne me flattais que, ne pouvant être personnelle, nous pourrons parvenir à la détruire
a Voyez t. IV, p. 257; t. V, p. 256; et t. XVIII, p. 250.