<557> jours, et après avoir vu la ville, j'en partirai après-demain pour Montpellier. J'y trouverai des médecins qui ne me guériront pas, mais qui me diront sûrement de très-belles choses. Mon estomac va déjà beaucoup mieux; ma tête est à peu près de même, mais j'espère qu'enfin elle imitera mon estomac. J'abuse des bontés et du temps de V. M. en lui faisant ces détails; et je finis en mettant à ses pieds le profond respect, la vive admiration, et la tendre et éternelle reconnaissance avec laquelle je serai toute ma vie, etc.
87. A D'ALEMBERT.
Le 18 octobre 1770.
Mon voyage en Moravie, des camps assemblés dans ces environs, et la visite que j'ai reçue de l'électrice de Saxe, sont des excuses valables de ne vous avoir point répondu sur ce que vous ni moi n'entendrons jamais bien. Depuis, j'ai donné quelque repos à mon esprit, pour le rasseoir de la dissipation du grand monde, et le remettre dans son assiette philosophique.
Vous m'obligez de ferrailler avec vous dans l'obscurité, et je m'écrierai avec vous :
Grand Dieu, rends-nous le jour, et combats contre nous!aMais enfin, puisqu'il faut entrer dans ce labyrinthe, il n'y a que le fil de la raison qui puisse m'y conduire. Cette raison, me montrant des rapports étonnants dans la nature, et me faisant observer les causes finales si frappantes et si évidentes, m'oblige de convenir
a Voyez t. XXI, p. 158.