<586> accorder quelques années à la raison pour gagner sa cause), V. M. serait pleinement victorieuse; ce ne serait pas la première fois. Je ne dirai qu'un mot de Louis XIV. Je sens très-bien que V. M. lui est très-obligée de la révocation de l'édit de Nantes; mais, comme avocat de la France, je prie V. M. de convenir que ce beau royaume doit penser différemment d'elle sur ce sujet. Je ne sais si on y traitera les philosophes comme on y a traité les hérétiques; mais je sais que si ce malheur arrivait, les États de V. M. seraient pour eux le plus flatteur et le plus glorieux asile, et ses bontés la plus douce consolation.
Je suis avec le plus profond respect, et une admiration égale à ma vive reconnaissance, etc.
P. S. Permettez-moi, Sire, de joindre ici un ouvrage que V. M. a eu la bonté d'approuver en manuscrit, et auquel j'ai fait quelques additions.
97. DU MÊME.
Paris, 6 mars 1771.
Sire,
J'ai reçu, il y a environ quinze jours, des vers charmants de Votre Majesté, adressés à son confrère en royauté et en philosophie, l'empereur ou le roi de la Chine. Je dois d'abord de très-humbles remercîments à V. M. de la bonté qu'elle a eue de vouloir bien se rendre au désir que je lui avais marqué de lire ces vers, d'après l'éloge que le patriarche de la poésie française m'en avait fait. Mais je dois à V. M. des remercîments encore plus grands du plaisir que m'a pro-