<614> campagnes de vos généraux dans la dernière guerre. L'ouvrage sera bientôt fait; je le dédie à la fatuité nationale, et par ce moyen je compte dans peu devenir votre confrère. En voilà assez pour cette fois; si vous voulez me faire bavarder davantage, c'est à vous à m'y provoquer par une nouvelle lettre. Sur ce, etc.
108. DE D'ALEMBERT.
Paris, 2 janvier 1772.
Sire,
Je crains que Votre Majesté ne me prenne tout au moins pour un procureur, ou pour quelque chose de pis, de prendre la liberté de lui envoyer tant de papiers joints à cette lettre. Mais avant d'exposer à V. M. l'objet de ces papiers, je dois commencer par un objet qui m'intéresse davantage sans comparaison; ce sont, Sire, les très-humbles remercîments que je dois à V. M. des vers charmants qu'elle m'a fait l'honneur de m'envoyer, et du plaisir extrême que m'a fait la lecture de ces vers. L'Épître à Sa Majesté la reine de Suède est pleine de philosophie, de sensibilité, et cependant de force contre les détracteurs des rois,a qu'il faut respecter lors même qu'ils s'égarent. Le poëme sur les confédérés est un ouvrage très-agréable, plein d'imagination, d'action, et surtout de gaîté, ce qui n'était pas facile en un si triste sujet. Il y a dans ce poëme, parmi plusieurs traits dignes d'être retenus, un vers sur lequel je prendrai la liberté de demander à V. M. un éclaircissement; la Saint-Barthélemy en tableau
a Voyez t. XIII, p. 86-88.