<645> partout; mais le vrai mérite surmonte tous ces obstacles; il perce, il se fait jour, il triomphe à la fin. Voilà ce qui vous est arrivé, et ce qui ne manquera pas d'arriver à M. Delille, qui est à mes yeux plus académicien que la moitié de vos Quarante. Je vois par votre apostille que vous avez placé très-honorablement mon estampe dans la compagnie de gens bien supérieurs à ce que je suis et à ce que je puis être. Je vous envoie une médaille qu'on vient de frapper par rapport à un événement qui intéresse les Sarmates et je ne sais qui.a Je voudrais que c'eût été à l'occasion de la paix que cette médaille se fût faite; mais quoi qu'on machine, quoi qu'on intrigue, cette paix se fera pourtant, et, s'il plaît au fatum, bientôt; je me flatte qu'alors, selon que me l'a fait espérer M. Borrelly, j'aurai le plaisir de vous voir, et de pouvoir vous assurer moi-même de toute l'estime que j'ai pour vous. Sur ce, etc.
120. DE D'ALEMBERT.
Paris, 9 octobre 1772.
Sire,
J'ai reçu la nouvelle diatribe de Votre Majesté contre les pauvres et très-pauvres confédérés polonais et leurs non moins pauvres alliés, si pourtant on doit donner à un excellent morceau de poésie le triste nom de diatribe. Si les objets de cette plaisanterie méritent, par leur ridicule conduite, de n'essuyer que des diatribes, la plaisanterie en elle-même mérite un nom plus digne d'elle, par les traits de finesse, de gaîté et de légèreté dont elle est remplie. Cependant, Sire, per-
a Voyez t. XXIII, p. 247.