<67> l'élection d'un Piaste; il me conviendrait d'autant moins de m'y opposer, que cette princesse m'a offert son alliance,a que je me trouve sans alliés, et que, pour la sûreté des pays dont le gouvernement m'est confié, il ne me convient pas de rester plus longtemps isolé, pendant que toutes les autres puissances resserrent leurs liaisons, ou en contractent de nouvelles. Dans une situation pareille, V. A. É. jugera avec son équité ordinaire que je me trouve hors d'état de pouvoir entrer dans des mesures contraires à celles de la Russie. Je vous demande pardon, madame, du plaidoyer et de l'impertinence de l'avocat, et j'espère de l'obtenir en considération de la haute estime et de l'admiration avec laquelle je suis, etc.
19. DE L'ÉLECTRICE MARIE-ANTONIE DE SAXE.
Dresde, 2 mars 1764.
Sire,
Votre Majesté n'aura pas été étonnée de mon silence; sa dernière lettre ne me laissait rien à répliquer. J'ai compris enfin, Sire, de quelle manière vous entendiez plaider la cause de l'impératrice de Russie, et j'ai senti qu'à tous égards vous lui donneriez la préférence. Mais enfin je n'aurai peut-être pas toujours auprès de vous une rivale aussi dangereuse, et je ne veux pas vous laisser ignorer que, toute pique de préférence à part, si jamais V. M. veut bien devenir aussi mon avocat en quelque autre occasion, elle trouvera en moi tous les sentiments de la reconnaissance, joints à la haute considération avec laquelle j'ai l'honneur d'être, etc.
a Voyez t. VI, p. 12 et 13.