<94> d'elle, un époux du bon vieux temps, et au Prince de Prusse une compagne aimable et féconde, et à V. M. la satisfaction de former elle-même ses petits-neveux; mais c'est à condition que vous leur apprendrez, Sire, à aimer mes enfants; autrement Dieu nous garde que vous leur enseigniez l'art de la guerre. Je suis, etc.
41. A L'ÉLECTRICE MARIE-ANTONIE DE SAXE.
Potsdam, 2 mai 1765.
Madame ma sœur,
Il ne me fallait pas moins qu'une grosse attaque de goutte pour m'empêcher de répondre plus tôt à la lettre obligeante que V. A. R. a eu la bonté de m'écrire. J'ai été lié et garrotté en tous mes membres, et j'espère que vous voudrez bien, madame, recevoir cette excuse, qui est valable devant les tribunaux même les plus rigides. Je vous ai mille obligations, madame, de la part obligeante que vous daignez prendre à l'éducation et au destin de mes neveux et nièces; ils doivent vous en conserver une obligation infinie. J'espère qu'ils se rendront dignes de l'amitié que vous leur témoignez; je tâche de leur inspirer de la droiture, de l'honneur et de l'humanité. Mes neveux sauront se défendre, madame, mais ils ne sauront point attaquer injustement; ce sont au moins les principes qu'on tâche de leur inspirer, conformes aux sentiments de Hugo Grotius et des plus savants jurisconsultes qui ont écrit sur le droit public.
Mais, madame, je suis le premier à condamner la bizarrerie des sujets sur lesquels je vous écris, et je vous assure que je me trouve ridicule de vous parler et de M. de Wackerbarth, et de Hugo Grotius. Tous ces noms en us ne devraient jamais entrer dans des lettres