<260> plus d'emploi en temps de paix. Je vois avec plaisir que vous avez été content du grand-duc et de la visite qu'il vous a rendue. Ce prince possède de grandes et bonnes qualités; il est un peu grave, cela tient à son caractère; mais le fond en est excellent.
L'abbé Raynal est encore à Berlin; il y amasse des matériaux pour écrire l'histoire de la révocation de l'édit de Nantes. Cet ouvrage paraîtra trop tard; il fallait, en 1680, remontrer à Louis XIV le tort infini que ressentirait son royaume de l'expulsion d'un nombre prodigieux d'habitants qui transporteraient leur industrie dans toutes les parties de l'Europe. A présent les Fiançais le sentent, quand il est trop tard pour y remédier. Je crois vous avoir remercié dans mes lettres précédentes de l'ouvrage sur le collége de Louis le Grand que vous m'avez envoyé. Je vous annonce un ouvrage nouveau sur .... Jusqu'à quand aura-t-on la bêtise d'écrire des billevesées de cette espèce? Je m'en tiens aux lois générales et permanentes auxquelles tous les éléments obéissent; c'en est bien assez. Vivez, mon cher d'Alembert, pour l'honneur de la philosophie, et donnez-moi quelquefois de vos nouvelles.
Sur ce, etc.
259. DE D'ALEMBERT.
Paris, 9 août 1782.
Sire,
Je viens d'apprendre par les nouvelles publiques la mort de la reine douairière de Suède,a sœur de V. M. Votre attachement pour elle a dû vous rendre cette perte fort sensible, et je supplie V. M. d'être
a Elle était morte le 16 juillet.